LE SEISME
Le 16 Juin 2023, à 18h38, un séisme de magnitude 5,8 sur l’Echelle de Richter a frappé notre région, et a été ressenti dans tout l’Ouest de la France.
Cette forte intensité, combinée à une très faible profondeur du foyer (entre 1 et 5 kilèmètres), a produit de très gros dégâts matériels, notamment dans les communes situées autour de l’épicentre à La Laigne (17).
De nombreuses répliques ont été enregistrées à ce jour, dont les plus importantes survenues le 17 Juin 2023, à 04h27 et 9h31.
Procédures d’urgence engagées
Les pompiers se sont immédiatement rendus sur la commune de La Laigne, au coeur du séisme, afin d’apporter une aide d’urgence aux sinistrés.
Les habitants ont d’abord été rassemblés dans l’attente de consignes, puis, après quelques heures, la décision d’évacuer le village est tombée.
Dans l’urgence, une grande majorité de sinistrés a trouvé refuge chez des proches. D’autres ont été contraints de passer la nuit dans un gymnase.
Les sapeurs-pompiers et les gendarmes sont restés à pied d’oeuvre toute la nuit, menant des opérations de reconnaissance et de surveillance, à l’aide de drones et d’équipes à terre, menant un premier travail d’évaluation des dégâts et d’expertise.
Le lendemain, un classement de dangerosité des bâtiments a été établi par des experts bâtimentaires. Les habitations ont alors été réparties en quatre catégories :
– Vert, pas de danger, les dommages sont légers et n’atteignent pas la structure, habitable
– Jaune, quelques dégâts qui ne présentent pas de danger imminent, habitable
– Rouge, dégâts majeurs et risque d’effondrement, non habitable, accès rapide au bâtiment autorisé
– Noir, dégâts majeurs et risque d’effondrement, danger imminent, non habitable et défense d’accès au bâtiment
Ce classement a été répertorié par la commune et est consultable en Mairie. Dans le village, c’est plus de 135 bâtiments qui ont été endommagés, dont 70 ne sont plus habitables. C’est plus de 170 habitants qui doivent être relogés sur les 500 que compte la commune. A l’échelle de la communauté de communes Aunis Atlantique, le bilan fait état de 188 maisons classées rouges ou noires.
En parallèle, des équipes de sapeurs-pompiers venant de tout le Sud-Ouest ont débuté un travail de sécurisation des habitations les plus à risque, sur plusieurs communes. Trois cellules sauvetage-déblaiement ont permis cette opération, et l’étaiement de près de 60 maisons, notamment lorsque le risque menace la voie publique. Les équipes resteront environ 2 semaines, et abatteront un travail titanesque. Tout comme les équipes de gendarmerie qui réaliseront de nombreuses rondes de surveillance dans les villages les plus touchés, permettant aux sinistrés ayant quitté leurs habitations de programmer les premières mesures de sécurisation de leur domicile sereinement.
La reconnaissance de catastrophe naturelle
Une procédure accélérée de reconnaissance a été enclenchée par l’Etat, pour les communes les plus touchées. Deux arrêtés sont parus courant Juillet. D’autres communes sont en cours d’examen, sous une procédure classique d’étude.
Arrêté du 7 Juillet 2023 :
(17) Benon, Cram-Chaban, La Grève-sur-Mignon, La Laigne, Marans, Saint-Georges-du-bois, Saint-Jean-de-Liversay, Saint-Pierre-d’Amilly, Saint-Sauveur-d’Aunis, Saint-Saturnin-du-Bois
(79) Arçais, Mauzé-sur-le-Mignon et Saint-Hilaire-la-Palud
Arrêté du 28 Juillet 2023 :
(17) Courçon, Le Gué-d’Alleré, La Ronde, Saint-Cyr-du-Doret, Surgères, Taugon et Vouhé
Arrêté du 1er Novembre 2023 :
(79) Le Bourdet, La Foye-Monjault et Vallans
A partir de la publication de l’arrêté de votre commune au Journal Officiel, vous disposez d’un délai de 30 jours pour déclarer le sinistre à votre assureur.
A ce jour, les dossiers de 168 communes sont toujours en attente d’examen. Elles feront l’objet d’une étude complémentaire du bureau central sismologique français. Une nouvelle commission devrait se réunir en décembre.
Si l’état de catastrophe naturelle n’a toujours pas été prononcé pour votre commune, nous vous invitons à compléter ce formulaire, servant de base de données pour l’étude de votre commune.
Historique et sismisité de la région
La région se caractérise par une activité sismique modérée (zone 3 sur une échelle de 5).
Située en bordure nord du bassin d’Aquitaine, la forte activité du secteur se produit essentiellement sur des failles héritées de la mise en place du massif armoricain, il y a 300 millions d’années, et réactivées depuis.
Les formations géologiques en sous-sol sont constituées d’une couche sédimentaire, de 150 à 200 mètres d’épaisseur, qui date d’environ 150 à 175 millions d’années. Ces sédiments sont recouverts localement par 2 à 10 mètres d’argiles d’origine fluvio-marine, déposée il y a 19 000 ans lors de la remontée du niveau marin dans le Marais Poitevin. Ce niveau superficiel d’argile a pu induire un effet localisé amplifié du mouvement sismique, du fait de la présence d’une matière meuble en surface. Les ondes sismiques peuvent dans ce cas être piégées, ce qui amplifie le mouvement.
A ce jour, la connaissance géologique du département de Charente-Maritime ne permet pas de relier ce séisme à l’une des failles en particulier. Les sismomètres ont cependant révélé qu’il s’agit d’un mécanisme “en décrochement” : un mouvement ou un glissement entre les deux bords d’une faille verticale.
Dans le passé, plusieurs évènements d’intensité élevée ont été recensés à proximité de notre région. En 1972, à l’île d’Oléron avec une magnitude de moment (Mw) de 5.0; en 1835 dans le Haut Poitou, avec une Mw de 4.7; en 1780 à Luçon, avec une Mw de 5.1; et en 1772 à Parthenay, avec une Mw de 5.7.
Plus récemment, deux séismes se sont produits dans la région : le premier d’intensité Mw 3,8 s’est produit à La Rochelle le 28 avril 2016, localisé à 30 km au sud-ouest du séisme du 16 juin 2023, le second d’intensité Mw 3,9 s’est produit le 12 février 2018 en Vendée à 47 km au nord-est.
Collectif séisme de La Laigne
& des villages alentours
Mairie de La-Grève-sur-Mignon
33 Route de Courçon
17170 LA-GREVE-SUR-MIGNON
collectifseismelalaigne@gmx.fr
